
It combines quantitative and qualitative perspectives and relies on the study of juridical interrogation records of cases of lethal and non-lethal violence. The article explores shifts in interpersonal violence in the Swiss cities of Basel and Berne from 1750 to 1944. Ces deux évolutions dans les violences interpersonnelles sont dues au développement d’un habitus de classe moyenne dans lequel l’honneur perd sa signification tandis que la subjectivité prend une importance croissante. Le concept de violence fataliste rend compte de ce type nouveau de violence, liée à la subjectivité troublée de ses auteurs. D’autre part, on constate la persistance de la violence contre les intimes et les membres de la famille, mais celle-ci prit une qualité nouvelle la différenciant des formes traditionnelles de violence domestique. Ce changement fut précédé de la disparition des formes ritualisées de combat, ce qui conduisit les bagarres à devenir plus fréquemment mortelles dans la deuxième moitié du XIX e siècle. D’une part, les bagarres de rue entre hommes, pour des questions d’honneur – conceptualisées ici comme violence de sociabilité – qui étaient fréquentes aux XVIII e et XIX e siècles, ont diminué au XX e. Il combine des approches quantitatives et qualitatives et repose sur les archives des interrogatoires judiciaires en matière de violence mortelle ou non. Cet article examine les changements dans les violences interpersonnelles dans les villes suisses de Bâle et de Berne de 1750 à 1944.
